Hawaiki Nui Va'a est une course exceptionnelle, un événement sportif hors du commun. Pourquoi ? La discipline fait écho à la navigation ancestrale pratiquée par les Polynésiens dans les temps reculés. Une discipline où l'esprit d'équipe, la solidarité, l'entente, sont très importants. Avec trois étapes de 44,5 km, 26 km puis 58,2 km, les athlètes vont au bout de leur résistance physique.
Pour que l'organisme puisse tenir, il faut des mois de préparation. La longueur et l'intensité de l'effort, la chaleur...on ne participe pas à une telle course sur un coup de tête. Le décor joue également un rôle important. L'océan Pacifique dans toute sa splendeur : les rameurs sont en communion avec la nature. Huahine, Raiatea, Taha'a et enfin Bora, des îles qui sont autant de joyaux naturels encore préservés.
Et puis il y a ce sixième sens, ce sens de l'orientation bien polynésien qui va faire toute la différence. Il faut savoir trouver son cap sur cet océan qui semble infini, d'un profond bleu-mauve enivrant. L'océan est loin d'être vide...courants, poissons, algues, oiseaux...il faut savoir lire les signes pour arriver le plus rapidement possible à bon port...
Certains sont des habitués, certains ont ce sixième sens dans les gênes. D'autres vont vivre l'aventure pour la première fois. Il s'agit donc aussi de partage, de découverte, d'amitié autour d'une passion commune pour l'océan, la nature et le va'a. SB
Parole à Giancarlo, team Italie :
Quelques mots sur votre équipe ?
« Nous sommes le team Brancaleone, nous sommes une équipe italienne composée d'athlètes qui viennent de cinq villes différentes d'Italie et donc de divers clubs. Nous sommes avant tout des amis qui ont eu envie de venir ici pour acquérir de l'expérience dans cet endroit merveilleux, face à des équipes très fortes dont on a beaucoup à apprendre. On a envie d'apprendre ! »
Qu'est ce qui vous a poussés à participer ?
« On a participé à diverses courses internationales, Moloka'i à Hawai'i, Vendée Va'a et Porquerolles en France. On a également participé aux championnats du monde de vitesse, ceux de marathon...il ne nous manquait plus que celle-là, qui est certainement une des plus importantes au monde. On devait forcément la faire cette année. »
Au niveau préparation ?
« On s'entraine de temps en temps, environ une fois par mois, quelque part en Italie. On se retrouve deux-trois jours ensemble, on mange, on boit des bières, on sort en pirogue, on s'amuse, on rit...C'est une expérience très belle, c'est une très belle famille. »
Qu'est ce qui vous plaît dans ce sport ?
« Etre au contact de la nature et découvrir ces mondes merveilleux et très beaux. C'est un endroit fantastique. On savait déjà que c'était la plus belle course. Cela fait vingt ans qu'on attendait ce moment. Un grand coucou à beaucoup d'amis qui sont en Italie et qui nous encouragent, qui nous suivent. Ils sont nombreux, on pense à eux et on pensera à eux pendant la course. » Propos recueillis et traduits par SB
Andreas Gaeta, team Lanikai, Hawai'i :
Comment vous sentez-vous avant la course ?
« Je suis très excité et même un peu nerveux mais content de participer et de vivre cette expérience. On a fait Moloka'i cette année, c'était ma dixième mais ce sera ma première Hawaiki Nui ! Clairement, un marathon sans changements, c'est vraiment pas la même chose. L'environnement, la chaleur, le niveau de compétition...Je suis excité à l'idée de faire partie de tout ça. »
Au niveau préparation ?
« On s'est beaucoup entrainés aux courses sans changements toute la saison. On s'est entrainés avec changements en toute fin de saison. Après la Moloka'i, on s'est spécialement préparés pour cette course en ramant en milieu de journée pour la chaleur et en faisant de long trajets sans changements. »
Vous pratiquez également d'autres sports ?
« Oui, la plupart d'entre nous rament et font du surf, d'autres font du water-polo mais la rame reste notre sport principal. J'aime l'océan, j'y ai grandi, je suis un waterman, donc être sur un va'a avec six bonhommes qui forment une équipe pour faire avancer une pirogue, j'aime ça, c'est super fun. »
Quel est votre objectif ?
« Seulement deux d'entre nous ont déjà participé. Les huit autres participent pour la première fois. On veut juste se jauger. On a pas vraiment d'objectif, juste être là, s'amuser en faisant de notre mieux. C'est une aventure humaine, on va vivre des choses qu'on a jamais vécues. Tout le monde a été très sympa et accueillant. On connait certains rameurs d'Edt Va'a comme Heiva, Rete, Steeve...Ils nous ont vraiment bien accueillis, on apprécie vraiment. » Propos recueillis et traduits par SB
Parole à Jean-Luc Eychenne, Fare Ara Huahine :
Quelques mots sur cette équipe mythique de Huahine :
« Elle en est à sa troisième édition en vétéran, on est prêts à repartir, il y a eu quelques changements, de nouveaux rameurs n'étaient pas là l'année dernière. Sinon l'équipe est prête, on a de nouveau la même pirogue. Le niveau a bien monté en vétéran, on a pas participé aux compétitions sur Tahiti mais on sait qu'on est plus les favoris même si on est les tenants du titre. La concurrence est âpre, on sait que cela va être difficile cette année. »
Vous n'avez donc plus d'équipe sénior ?
« Il y a des équipes sénior sur Huahine, il y a une équipe du district de Haapu qui a fait deuxième du top 40 et qui, je pense, a des prétentions pour rentrer dans le top 10 cette année. Ils se sont préparés pour. On les soutient et on les félicite. Fare Ara n'a effectivement pas d'équipe sénior, ni Matairea, l'ancien club qui a dominé dans les îles sous le vent ces dernières années, qui est absent. On fait avec. Certains ont vieilli, d'autres se sont dispersés.C'est difficile, c'est un sport où il faut de l'abnégation. Il faut se respecter, les résultats ne viennent pas de suite. Une équipe se met en place au bout de deux ans minimum donc il faut être patient. La génération actuelle manque peut être de patience. »
Tu restes fidèle à ta passion ?
« Oui, voilà, on va dire ça, fidèle. C'est une question de fidélité. J'avais pris un peu de recul cette année, je pense que je me suis moins bien préparé que mes autres coéquipiers, je voulais être remplaçant car j'avais d'autres responsabilités. Mais le va'a, c'est six bonhommes, c'est une équipe, ils ont besoin alors je suis là. C'est de la fidélité et de la passion. »
Une superbe aventure qui commence ?
« C'est inévitable. On est là et ça va être super, c'est évident. C'est une superbe aventure, toujours. » Propos recueillis par SB
